Pourquoi Jésus devait-il mourir. C’est le scandale le scandale de l’expression « il faut que ». Pourquoi cette nécessité de la mort de Jésus ? Devait-il payer de sa vie comme un tribut? A qui devrait-il payer cette rançon ? A Dieu le Père pour apaiser son courroux ? Il est important de dépoussiérer certaines images que nous avons de Dieu! Autrefois, on chantait à Noël le chant Minuit chrétien, c’est l’heure solennelle… pour apaiser le courroux de Dieu. Redoutable, cette image de Dieu ! En contradiction totale avec l’évangile. Comment en est-on arrivé à cette aberration du courroux de Dieu ? Dieu exigerait-il que quelqu’un souffre pour qu’il y ait solde de tout compte. Bien plus, son fils bien-aimé en qui il a mis tout son amour serait le plus habilité à offrir un tel sacrifice. Le Christ seul digne d’éponger la colère de Dieu. Non seulement le Christ mais tous ceux qui veulent le suivre. Autant dire qu’il nous faut réfléchir à deux fois avant de faire le pas et devenir disciple du Christ.

La bonne nouvelle ce n’est pas cela. Je vous invite à rejeter l’idée d’un Fils victime du Père pour réparer l’injustice. C’est vrai qu’il y a une souffrance insupportable et en prtiuliers la souffrance innocente. Que nous ne la supportions pas est plutôt bon signe. Le scandale du mal nous révolte et tant mieux. N’est-ce pas le cas pour Dieu ?

Ex de Francis Goubet à la prison. Ses parents nourriciers ui faisaientb le supplice de baignoire. Il avait à peine 6ans. La violence reçue était toujours là tapie au fond de lui, prête à détruire les autres et lui-même.

Pourquoi faut-il la passion? Pourquoi faut-il que nous continuions à souffrir, à vivre otages de la violence reçue, à mourir. Dieu ne pouvait-il pas arranger toutes les affaires pour que nous puissions vivre une sorte de club med où tout est organisé, pas de stress, on s’occupe de tout et ça pour l’éternité. Vous sentez bien que cela a du mal à nous enthousiasmer. Où sont notre initiative, notre responsabilité, notre créativité, notre liberté ? Dieu en Jésus-Christ vient nous visiter. Il vient nous rencontrer. Alors nous voulons lui montrer tout ce que nous avons de bien : nos joies, notre vitalité, nos dons, tout ce dont nous sommes fiers, l’amitié, l’amour réussi. Le Seigneur nous dit, c’est tout le poids de votre humanité que je saisis dans l’amour inconditionnel que j’ai pour vous. Je viens vous sauver et c’est dans toutes les dimensions de votre être que je viens vous dire l’inouï, l’inattendu de mon amour. Oui je vous aime jusqu’à vous visiter dans ce qui vous trouble, vous désespère, vous anéantit, je vous aime jusqu’en votre mort. N’ayez pas peur de vous laisser aimer jusque-là. Dieu en Jésus-Christ nous sauve radicalement. Christ vient prendre la déchirure de notre propre mal non pas pour nous y laisser mais pour nous transfuser sa vie. Déjà maintenant nous avons à accueillir les semences de résurrection.

Depuis la Passion et la Résurrection de Jésus rien n’est plus comme avant. Plus jamais seul. Nous pouvons être en dialogue au cœur même de notre vie intérieure avec celui qui nous sauve de nos peurs, tout ce qui nous enferme dans nos peurs, peur de nous-même, peur des autres, peur de Dieu.

Cette année encore, nous avons préparé notre cœur à accueillir la joie pascale pendant tout ce temps du carême, pendant toute cette semaine sainte. Nous avons vécu tout ce temps comme un temps de passage, comme une nouvelle naissance. Le monde de la résurrection vient cette fois-ci encore nous rejoindre et nous surprendre.

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité.

Toute soif, toute détresse, toute injustice, toute foi vivante, toute compassion ont été déposées auprès de Dieu, au pied de la Croix.

Maintenant, nos yeux éblouis par la lumière de Pâques saisissent cette joie comme un cadeau inespéré :

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité.

Dieu nous précède dans ce monde nouveau de la résurrection. Christ est ressuscité et c’est pour nous qu’Il est ressuscité.

Les effets de la résurrection agissent déjà dans notre vie. Au milieu de notre chaos, Dieu trace un chemin de libération. Il nous précède dans la plus éblouissante nouveauté. La résurrection est cette nouveauté, cette nouvelle création dans nos vies.

Oui ! croyons à l’expérience de la puissance de la résurrection dans notre nuit. Mettons-nous à l’écoute de ce monde en souffrance, de ce monde en attente. En son nom, accueillons ce mouvement puissant qui nous fait passer de la mort à la vie.

Mais de quelle puissance s’agit-il ? Cette puissance n’a rien à voir avec ce que ce mot évoque parfois, selon l’image du monde, de contrainte, d’écrasement et de violence. Christ s’est fait serviteur, aux antipodes des tyrans de la terre qui dominent par la terreur.

Christ serviteur révèle la vraie royauté, puissance d’amour et non de pouvoir : puissance d’amour , faite de douceur et de force, jaillissant d’un cœur habité par la puissance de l’Esprit.

Dans cette puissance rayonnent lumière et tendresse infinies.

Certes en Christ, la victoire est déjà réalisée mais déjà vivante en nous, bien que tout l’accomplissement en nos vies ne soit qu’en devenir ; cependant déjà là, disponible et certaine. C’est cela notre espérance. Accueillons la dans le concret de nos vies, dans les joies certes mais aussi dans le poids du jour et même quand tout paraît difficile, éprouvant.

La résurrection, c’était il y a plus de 2000 ans mais en quelque sorte nous pouvons dire que la résurrection vient vers nous, elle vient de l’avenir et nous pouvons à chaque instant y plonger notre présent.